La situation au Tibet
AGISSEZ EN FAVEUR DE JEUNES MOINES
Craintes de torture et d’autres formes de mauvais traitements envers :
Samten (h), 17 ans, monastère de Lungkar, province du Qinghai
Trulku Tenpa Rigsang (h), 26 ans, monastère de Lungkar, province du Qinghai
Gelek Pel (h), 32 ans, monastère de Lungkar, province du Qinghai
Lobsang (h), 15 ans, monastère d’Onpo, province du Sichuan
Lobsang Thukjey (h), 19 ans, monastère d’Onpo, province du Sichuan
Tsultrim Palden (h), 20 ans, monastère d’Onpo, province du Sichuan
Lobsher (h), 20 ans, monastère d’Onpo, province du Sichuan
Phurden (h), 22 ans, monastère d’Onpo, province du Sichuan
Thupdon (h), 24 ans, monastère d’Onpo, province du Sichuan
Lobsang Ngodup (h), 29 ans, monastère d’Onpo, province du Sichuan
Lodoe (h), 30 ans, monastère d’Onpo, province du Sichuan
Thupwang (h), 30 ans, monastère de Darthang
Pema Garwang (h), 30 ans, monastère de Darthang
Tsegyam (h), 22 ans, monastère de Kashi
Soepa (h), 30 ans, monastère de Mangye
Contexte
Selon des informations rendues publiques par le Centre tibétain des
droits humains et de la démocratie (TCHRD), 15 moines tibétains ont été
arrêtés le 10 mars pour avoir organisé une manifestation pacifique dans
le Barkhor, à Lhassa, la capitale de la région autonome du Tibet. On ne
dispose pas d’informations quant au lieu où ils se trouvent
actuellement ou aux éventuelles charges retenues contre eux. Ils
risquent sérieusement de subir des actes de torture ou d'autres formes
de mauvais traitements.
Lundi 10 mars, des centaines de moines ont entrepris une marche entre
le monastère de Drepung et le Barkhor. Un autre groupe, dont faisaient
partie les 15 moines actuellement détenus, est parti du monastère de
Sera, mais ses membres ont très vite été interpellés. Les moines
appelaient le gouvernement à assouplir sa campagne de « rééducation
patriotique », qui les force à dénoncer le Dalaï Lama et à subir la
propagande des autorités chinoises.
Des mouvements de protestation ont éclaté dans d’autres monastères afin
de soutenir les personnes arrêtées. Des laïcs ont également participé
aux manifestations qui ont suivi à Lhassa, ainsi que dans d’autres
régions du Tibet et dans les provinces voisines du Qinghai, du Gansu et
du Sichuan, qui ont une forte population tibétaine. Le vendredi, le
mouvement a pris une tournure violente, certains manifestants ayant
spécifiquement pris des commerces chinois pour cibles avant d’y mettre
le feu, et attaqué des personnes issues d’autres groupes ethniques.
Les autorités chinoises ont lancé un ultimatum aux protestataires afin
qu’ils se rendent avant le lundi 17 mars minuit, heure de Pékin,
s’engageant à faire preuve de clémence à l’égard de ceux qui
obtempèreraient. Aujourd’hui, les rues de Lhassa seraient pour la
plupart calmes et désertes.
Selon certaines informations, la police et l’armée ratissent des
quartiers de la capitale tibétaine, maison par maison. Des témoins
oculaires ont rapporté que des personnes avaient été traînées hors de
chez elles. Des informations continuent de faire état de troubles dans
les provinces voisines du Sichuan et du Gansu. Certains policiers et
soldats chinois auraient en outre eu recours à une force excessive, et
dans certains cas à la force meurtrière, contre les manifestants
tibétains à Lhassa et ailleurs. Un très grand nombre d’hommes ayant été
déployés dans la région, Amnesty International craint que de nouvelles
violations des droits humains ne soient commises.
Les autorités empêchent la quasi-totalité des informations de sortir du
Tibet et des régions avoisinantes. Depuis le 12 mars, les journalistes
ne peuvent plus obtenir l’autorisation d’entrer au Tibet. Des reporters
étrangers ont été évacués du Gansu, du Sichuan et du Qinghai gagnés par
les troubles, ou s’en sont vu interdire l’accès.